GAME OF DRONES NME Mai 2015

GAME OF DRONES NME Mai 2015

GAME OF DRONES NME Mai 2015 Le 23 Mai 2015, MUSE faisait la couverture du magazine NME. Une interview très complète et très riche que nous avons traduit pour vous : un grand merci à Noémie pour le travail fourni !

Bonne lecture 🙂 GAME OF DRONES NME Mai 2015

http://www.nme.com/features/muse-interview-on-modern-warfare-the-conspiracies-that-drive-new-album-drones-and-matt-bellamys-nigh#gkgVS1HkldC8TW7w.01

 

GAME OF DRONES (Jeu de Drones)

Le 7eme album de Muse les propulse à leur meilleur niveau : « Une mise une lumière de l’atrocité des guerres modernes en utilisant le grandiose et l’expérimental du « Space Rock ». Un retour aux bases et à nos standards. » explique Matt Bellamy à Gavin Haynes.

Il y a 3 ans, grâce à sa petite amie Kate Hudson, Matt s’est retrouvé au diner à l’annuel diner tenu par le gouvernement à la maison Blanche. Il était assis à côté de l’ancien secrétaire de Georges W Bush, le général Colin Powell.
Il y a eu un problème de réflexion ce soir-là. Par là nous voulons dire qu’il n’est pas judicieux d’asseoir un homme fasciné par les théories conspirationistes à côté de l’un des hommes les plus influents de l’armée US.

GAME OF DRONES NME Mai 2015« Je lui ai parlé des balles à pointe creuse » dit Bellamy. « Parce que la sécurité américaine a acheté des millions de ces balles. Elles explosent quand elles vous touchent et il me semblait que la Convention de Genève les avait interdites. Ça avait été reporté dans beaucoup de presse conspirationniste et la question c’était pourquoi il en avait acheté autant. On aurait dit qu’ils préparaient de grandes révolutions »
A cela Powell a répondu : « C’est une très bonne alternative, et ça permet dans l’esprit des soldats de se sentir plus calmes. Vous savez, quand vous êtes sur le terrain, il faut tuer, facilement et rapidement »
Matt a ri un peu jaune, comme il le fait si bien : « Voilà, c’était ça, jusqu’au dessert… »
« Comment est Powell ? Il est impressionnant ? Est-il un homme à la hauteur de son job ? »
« C’est dur de dire ça en une rencontre. Mais vous savez, c’est une structure de pouvoir, et c’est un peu toxique d’en faire partie et quand les gens ont l’opportunité d’en faire partie, ils sont prêts à sacrifier une partie de leur morale. C’est un peu la culture de la pression sur l’autre, par exemple on vous dit «  c’est comme ça qu’on fait les choses ici, vous ne saviez pas ? «  Et avant même de le savoir, vous avez prévu de tuer des gens avant le petit déjeuner».

En résumé, c’est sur cette psychologie que portent « Drones ». Sur un certain point, le 7eme album est vraiment approprié à ce dont il parle. Il s’appelle Drones et parle de Drones du début à la fin. Même le style baroque/studio demeurant dans l’album « The 2nd Law » – avec ses extraits comparant une croissance économique instable à la 2ème loi thermodynamique- ressemble plus à une mise en bouche d’album conceptuel.
En revanche, « Drones » est un vrai missile projeté dans la bouche de celui qui l’écoute, un album concept avec un grand C qui fait passer « The Wall » de Pink Floyds comme une chansonnette.
GAME OF DRONES NME Mai 2015Le sentiment d’un groupe qui se place au-delà des standards de la musique commence dès la pochette, qui est un peu à la fois celle de Pink Floyd « wish you were here » où il y a 2 hommes qui se serrent la main, et l’un est en feu et aussi à la fois celle de Lady Gaga « born this way » qui dit « tu la vois ma tête qui sur une moto ». Le fait aussi qu’ils aient tenu le coup sans à peine faire de pause semble révélateur de leur état d’esprit.GAME OF DRONES NME Mai 2015

Bout à bout, Drones, a pour but de montrer le moment où, 18 ans et 6 albums plus tard, après être parti de Teignmouth, Bellamy semble avoir laissé tomber sa prétention à devenir une super rock star, et est devenu une personne anxieuse de son environnement social, comme ses interviews ont pu le montrer.
Le lieu de vie de l’Hôtel Edition de Londres est ce qu’on pourrait appeler une «  vieille boutique de mémé ». Pleine de Rose et de marbre gris, les murs de l’unique restaurant de l’hôtel sont recouverts de tableaux dignes de la National Gallery, représentant des tantes de l’époque Victorienne, ainsi que des filles de l’époque Georgienne, près de calèches de foin. Il y a aussi un grand œuf argenté pendant au-dessus de l’escalier qui dénote avec tout ça.
Derrière le bar, un homme barbu avec une cravate noire, s’attelle à une sculpture de glace qu’il confectionne. Il y a une table de billard juste à côté du coin où nous sommes assis, là où Matt Bellamy s’est récemment disputé avec le batteur du groupe, Dominic Howard. Il n’est que 10 heure du matin, mais sont levés depuis longtemps, ayant marché depuis les studios de BBC Radio 1, où ils se sont entretenu avec Nick Grimshaw.
Howard nous fait un sourire en coin de sa table. Il porte une veste noire classique de rockeur et un t-shirt blanc qui lui donne l’air, avec ses cheveux blond et son bronzage californien, d’appartenir à un des groupes de Radio 1 des 40 dernières années. Son regard reflète Los Angeles, là où il vit, surtout quand il commande de l’eau de coco, à laquelle il se dit accro.
-C’est plein de potassium, ajoute-t-il, l’air sérieux.
-Est-ce qu’il en manque ?
– Ça ne fait pas de mal d’en avoir plus, répond il
Bellamy porte sa classique « veste Bellamy en laine avec un col en cuir » Il parle très vite.
GAME OF DRONES NME Mai 2015J’ai lu ce livre : Predator : The secret origin of the the drones Revolution.

Il démarre vite :

« C’est prolifique. Le nombre de personnes qui ont été tuées est absolument prolifique. Apparemment, Obama se lève le matin, se rase, descend prendre son petit-déjeuner, bois une tasse de thé, et avant que sa journée ne commence, il s’installe dans la salle réservée aux opérations militaires et prend la décision de tuer des gens qui est plus importante que de considérer la chaine alimentaire. Celui-ci. Pas celui-là. Tuer. Ne pas tuer. Et puis il reprend le cours normal de sa journée et dis bonjour à ses filles. Donc quand j’ai commencé à lire à propos de ces « décisions de mort », ça m’a fasciné… »

En repassant l’enregistrement, il est impressionnant de constater à quel point il y a peu d’expressions telles que « vous savez… ce que je veux dire » ou « quand on le dit comme ça ». Ses  paroles se déversent en un flot concentré d’informations intéressantes.

« Il a beaucoup ralenti, nous a dit plus tard le bassiste Chris Wolstenholme. Lorsque nous avons débuté, il parlait beaucoup plus vite que ça. Quand nous allions à l’étranger, par exemple à la télévision italienne, les interprètes avaient vraiment du mal à le suivre. Mais je pense qu’au fil des années, tellement de gens lui ont demandé : « Peux-tu ralentir un peu » pour les interviews, qu’il a appris à le faire pour eux. »
Et son rire, il est conspirateur, il est anticipé. Dans le film ‘Amadeus’ sorti en 1984, l’acteur américain Tom Hulce jouait Mozart comme s’il était un homme qui prenait un plaisir fou à voir chaque mouvement d’oiseaux, chaque mouvement de fumée qui s’élevait de sa bougie. Il y a quelque chose de ça chez Bellamy. Il est exactement ce qu’une star de rock devrait être : c’est-à-dire quelqu’un qui ne semble pas percevoir la réalité de la même manière que le reste des autres personnes. C’est un peu céleste. C’est un petit peu de la neuropathologie.

Pour le moment il dit que les drones sont toujours contrôlés par des pilotes. La plupart sont de braves vieux garçons du Langley, en Virginie, où le siège de la CIA se situe, qui jouent surtout aux jeux vidéo avec des vies réelles à l’Ouest de l’Afghanistan ou à l’Est du Pakistan. Isolés, aliénés, sans se rendre compte des conséquences de leurs actes. Ça donne une assez mauvaise image des Drones, mais ce n’est même pas la moitié de ce qui va arriver de mal dans la prochaine décennie – où des systèmes d’intelligence artificielle assez sophistiqués pourront prendre les décisions de mort à la place de ces pilotes mais aussi des Présidents.
Vous ou moi appuieriez sur la gâchette car on a l’impression que tel personne est un insurgé. Mais une machine vaguement intelligente peut aussi avoir une impression, basée sur la probabilité que les humains en face d’eux viennent d’un certain endroit, basée sur le type d’armes qu’ils portent, ou sur les vêtements qu’ils portent. Alors pourquoi, et on se le demandera toujours plus, l’intuition humaine serait-elle meilleure que celle d’une machine?

« Pour moi, c’est le point final. Au moment où vous acceptez qu’un ordinateur prenne la décision de tuer, vous êtes dans ‘Terminator 2’. Tout cela est assez effrayant, et je ne pense pas que les gens soient vraiment aussi conscients qu’ils devraient l’être notamment de la direction que tout cela est en train de prendre, de ce que tout cela signifie. »Il serait plus facile de répondre à la question si celle-ci était simplement posée au dernier KillBot 3000 du Pentagone. Mais la participation de l’homme entre aussi dans l’équation.
En même temps, Bellamy lisait des livres à propos des psychopathes, comme le bestseller The Psychopath Test de Jon Ronson et Snakes In Suits de Robert D Hare. C’est l’histoire de psychopathes dans le milieu professionnel, et dit qu’une personne sur cent présente des caractéristiques de psychopathes, et que ces gens ont tendance à travailler en grande partie dans les conseils d’administration. Leur manque d’empathie signifie qu’ils ont du charisme quand cela est nécessaire, et de la violence quand celle-ci est l’arme la plus efficace, et au final ils n’ont pas cette ambivalence morale qui paralyse le reste d’entre nous.
« J’ai vu un parallèle avec notre obsession pour l’efficacité, et comment les gens sans empathie ont l’air de très très bien s’en sortir dans la société actuelle. Il y a deux cents ans, l’industrialisation a ruiné la force ouvrière. De nos jours, particulièrement dans l’Ouest du monde ou aux USA, les gens qui sont « efficaces » et qui peuvent mettre leurs émotions entre parenthèses ont tendance à gagner. Mais à quel prix pour le reste d’entre nous ? »

Il pense que la réponse à cela est de regagner un peu de cette empathie qui est mise de côté dans nos vies régies par la technologie.
L’empathie semble être vue comme une faiblesse. Nous conditionnons les gens à ne pas la ressentir pour réussir. Mais vraiment, on doit voir ça de nouveau comme une force s’il doit y avoir quelque sorte d’espoir dans le monde.
Chris Wolstenholme pense que Matt éprouve ce genre d’empathie.
«  Bien sûr qu’il le ressent. Je pense que nous l’éprouvons tous. Je ne pense pas que quelqu’un sans empathie puisse écrire cet album. C’est un album écrit par quelqu’un qui est horrifié de voir comment l’univers refoule cette empathie. »

GAME OF DRONES NME Mai 2015C’est cette petite lueur de connaissance que Matt espère maintenant faire briller à travers le globe, via sa méthode d’écrire un album, néo-classique et progressif.
Commençant avec le glam du classique single « Supermassive Black Hole » dans le 1er single « Dead Inside », Drones poursuit la chute et l’ascension de quelques pilotes de drones, qui commence par subir un traitement à la « Full Metal Jacket » de la part d’un sergent dans « Psycho ». Puis « Mercy » nous propulse en plein dans la paranoïa : « Men in cloaks always seem to run the show… We’re going under, hypnotised by another puppeteer », tandis que « Reapers » place la guerre pour le contrôle de l’esprit en première ligne de la guerre contre le terrorisme : « You kill by remote control/The world is on your side. You’ve got the CIA babe. »

Notre nouvel ami (héro de l’album) se plie aveuglément à ce que veut le pouvoir. Il gère des choses pour le pouvoir en place dans « The Handler » avant de développer une conscience de lui-même et décide de déserter le pouvoir dans « Defector », puis se révolte ouvertement dans « Revolt » et voit les résultats de tout ceci dans « Aftermath ».

Entre-temps, Bellamy s’est inspiré d’un célèbre discours de JFK comme audio pour nous montrer la transition de son fameux personnage de l’acceptation (des pouvoirs) à la rébellion. Cela commence comme cela : « Car nous sommes opposés dans le monde à une conspiration autoritaire et impitoyable… »
Il parlait de la montée de la bureaucratie de l’URSS, son système mécanisé par le diable, Mais il ne mentionne pas l’Union soviétique, donc ça colle parfaitement au contexte de la montée de la technologie et de l’efficacité.

Les meilleures vidéos YouTube classées à ce sujet sont des vidéos à propos des conspirations et nouvelles théories du complot. L’une d’elle s’intitule : « JFK Warned Us About The New World Order » traduit par « JFK nous avait mis en garde contre le Nouvel Ordre Mondial. »

Après « Aftermath », les choses deviennent particulièrement étranges. « The Globalist » voit le même ex-pilote de drones – s’étant finalement libéré de ses oppresseurs – devenir son propre maitre. Une chanson longue et puissante, qui rejoint les choses les plus excentriques qu’ils n’aient jamais faites : un « Knights of Cydonia » à son maximum qui commence par deux minutes de violons et de sifflements dans le style d’Ennio Morricone, atteignant son apogée au bout de six bonnes minutes avec un compte à rebours à partir de dix jusqu’à la fin de notre monde.

Une fois le monde détruit, le morceau final est plus bizarre encore avec son côté minimaliste. Basé sur la chorale du compositeur italien Giovanni Gabrieli, il n’y a aucun instrument. Simplement la voix de Bellamy passée en boucle avec un chœur d’une personne. C’est un hymne lent et triste, dans lequel Bellamy ne chante que ces paroles : « My mother… my father my sister my brother my son my daughter… killed by drones. Can you feel anything? Are you dead inside? Now you can kill from the safety of your home with drones. Amen. »

C’est une lamentation pour les victimes, dit Bellamy. Cela finit sur un refrain fantomatique pour les gens oubliés. Ils ne verront jamais la justice, et ils ont été tués par un robot. Il y a là quelque chose de tragique à propos de l’humanité.

D’un point de vue musical, l’album ressemble à une compilation de leurs meilleurs hits. On retrouve le style de « Starlight » qui s’immisce dans les lignes de piano de « Mercy » .Le style scintillant de « Uprising » dans « Psycho ». « Defector » apporte une tonalité Pixies au règne habituel de Queen. Et « Aftermath » semble nous demander : « Et si on demandait à Pink Floyd de faire un montage pour les Jeux Olympiques ? »

Mais pour un groupe qui disait aux journalistes à la fin de leur tournée pour « The 2nd Law » qu’ils avaient senti qu’ils avaient poussé les choses jusqu’à leurs limites et qu’ils avaient maintenant besoin de « revenir aux sources », ce n’est pas le ‘Nebraska’ (ici comprendre l’amour). Ce n’est même pas ‘In Rainbows’(c’est le terme qui était utilisé pour dire que les membres deRadiohead seraient gays).

« Mais c’est un retour aux sources selon nous, dit Dom Howard. »
GAME OF DRONES NME Mai 2015Oui, c’est superposé et a l’effet d’une bombe, mais nous avons commencé en studio d’une manière très différente de ce que nous faisons normalement. Pour la première fois, nous trois dans une pièce, nous regardant à nouveau les uns les autres. Je pense que pour « The 2nd Law », produit par nous-mêmes, nous avons passé tellement de temps à tout produire et contrôler que nous nous sommes perdu de vue en tant que groupe.

La plus grande partie de Drones a été élaborée en live et ce en collaboration avec Mutt Lange, producteur de l’album « Back In Black » de AC/DC. Avec lui, même l’excentrique chanson « The Globalist »’ a été enregistré en une seule prise. Il y a dix-huit ans, ils ont donné beaucoup de leur personne pour produire « Showbiz » dans la cave de la grand-mère de Matt – contre les murs, sur lesquels il y avait des boîtes d’œufs et de bizarres araignées noires et luisantes qui descendaient par hasard dans leur espace de répétition. Ils ont décidé de retrouver cet esprit-là, allant dans la plus bien agréable cave de Matt durant l’été.

« Je pense que nous voulions mettre en avant toutes ces questions pour Drones explique Howard. C’est pour cette raison, que c’est très varié. C’est un son très expérimental que nous avons produit et on avait perdu un peu la tête. »

Malgré la cohésion du groupe, l’écriture de « Drones » n’a pas dû être simple pour Bellamy car il s’est séparé en décembre dernier de la mère de son enfant et fiancée depuis quelques années, Kate Hudson. La rupture a semblé être aussi amicale que possible quand un enfant et l’amour d’une vie sont impliqués. Cependant il y a une ironie quand on parle d’un homme qui s’inspire peut-être du moment le plus tendre de sa vie adulte et vient à faire un album à propos de machines tueuses qui ne pensent pas et ne ressentent rien. Il ne s’agit pas ici de la chanson « Rumours » de Fleetwood Mac.

La réponse qu’il donne résume la contradiction entre l’homme exubérant qui a par le passé correspondu aux plus merdiques clichés du rock, et l’âme réservée, nerveuse, émotionnelle et prudente qui se cache dans des faits et des détails, et qui ne veut pas trop montrer ses sentiments.
GAME OF DRONES NME Mai 2015« Écoutez. Nous avons eu une relation géniale, c’est une personne adorable, c’est mieux si nous restons amis. »
« Mais cela ne s’est jamais senti dans votre musique ? Vous avez laissé ça à part ? »
Il regarde droit devant lui.
« C’est difficile pour moi de pointer du doigt ce qui est en lien spécifique avec ça dans l’album… sauf ce que l’on est lorsqu’on se retrouve en-dehors d’une relation, on réfléchit, on pense aux moments de notre vie qui ne se sont pas passés comment on l’avait imaginé. C’est le fait que je me suis reconnecté avec les moments dans ma vie où je me suis senti seul ou à l’écart des autres. ».

« Avez-vous contemplés les moments qui se sont mal passés dans votre vie, Matt ? Avez-vous fait de longues promenades à pieds à travers la campagne ?
« Bien sûr, dit-il. Je me promène toujours dans la campagne. La campagne du Sud Devon… En fait j’allais faire du « letterboxing ». (Note de la traduction : le letterboxing est du geocaching. Cela consiste à trouver des boites cachées par des inconnus et les retrouver dans la campagne grâce à des boussoles)

Bellamy continue de nier être un compositeur engagé politiquement.
« Je ne dirais pas que je suis concerné par la politique dans le sens qu’on l’entend. Dans tout ce que nous faisons… il s’agit davantage de réagir aux émotions impliquées dans cette situation politique. Mais peut-être qu’une émotion peut lier indirectement des choses socio-politiques amenées de l’extérieur avec le cœur d’un homme lui-même, il s’agit de l’homme solitaire ici, un perdant essayant de trouver la sortie dans le labyrinthe.

« Quand je repense à mon adolescence, quand mes parents se sont séparés, me sentir seul, sans aucun contrôle et devoir survivre… Et puis d’autres moments où j’ai dû trouver ma propre voie… Cela a toujours été un thème majeur dans ce que j’ai fait. »

« Est-ce comme une catharsis ce dont vous parler là ? Vous sentez vous plus heureux maintenant? »
« Oui… j’y arrive. Il fait une pause, un évènement rare. Je me suis définitivement senti beaucoup mieux ces derniers mois. En fait je me sens vraiment bien… »

C’est une aube nouvelle, c’est un jour nouveau (paroles de New Born). Avec 7 albums à leur compteur, Muse ont construit une des communautés les plus ardentes et internationales de fans, bien plus que n’importe quel autre groupe de la pop moderne. Que faites-vous avec un groupe pareil ? Si vous êtes Matt Bellamy, vous les poussez droit dans cette moche, et abstraite usine de la guerre moderne. C’est un nouveau terrain de jeu, même pour eux.

Drones en chiffres :
Une petite vue d’ensemble de ce qui a inspiré Matt Bellamy :
130$ : Le prix de « Global Hawk », le plus gros drone jamais fait, exporté en Allemagne par les Américains en 2013.
18000 : la hauteur que peut atteindre le Global Hawk en mètres
8.700 : la distance que peut parcourir le Global Hawk en Miles
35 : le nombre de pays qui ont la capacité de faire voler des drones
: le rang d’exportation des drones du Royaume Uni, derrière Israël et les USA.

L’Homme derrière la pochette :
GAME OF DRONES NME Mai 2015rencontre avec Matt Mahurin le photographe californien de 56 ans qui a créé la pochette de Drones.
Histoire de sa carrière : Il a eu une longue carrière en tant que photographe essayiste sur la pauvreté mais il est plus connu pour avoir été réalisateur de vidéo à la fin des années 80 et au début des années 90. Il a tourné « the Unforgiven » pour Metallica et « fast car » pour tracy chapman. Mahurin préfère toujours garder la signification exacte de ses dessins secrète.
Il dit :  « les gens se réfèrent aux drones comme étant des machines volantes et des robots, mais un drone peut être un étudiant, un soldat ou toute personne sujette d’être contrôlée ou manipulée.
Une allégorie qui vient tout de suite à l’esprit est « the borg », le méchant dans Star Trek, qui sont des organismes indépendant mais qui porte cette chose au-dessus de leurs yeux et qui les gardent branchés dans leur conscience.
La façon dont nous sommes tous connectés de manière permanente à youtube, Google, nous fait nous demander à quel point nous sommes comme ça, le nombre de messages qu’on laisse rentrer, à tel point que cela contrôle quel dentifrice on achète. »

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Merci à Noémie.

Marie pour MUSE FRANCE.

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