Un peu de recul sur Dig Down, les setlists et la cohabitation entre fans

Lorsque Dig Down est sorti on ne s’attendait pas à avoir autant de commentaires disant qu’ils étaient déçus, qu’ils n’aimaient pas, « que c’était Madness 2.0″. On a compté les réactions à chaud sur notre page sur 350 réactions seulement 60 étaient positives (environ 17%). Ensuite, vient les premiers concerts et setlists. De la même manière, les fans français (et internationaux) semblent déçus du virage que prend le groupe : Playback voix sur New Kind of Kick, setlist « basiques », beaucoup de moment de pause dans les concerts, etc.

Nous allons donc essayer comme lors de l’article sur Montreux de faire le point sur tout cela. Chez Muse France, nous sommes des fans du groupe avant tout, mais tâchons d’être le plus neutres possible quand nous nous exprimons sur la page. Cet article n’a donc pas pour vocation de donner tort ou raison à une partie des fans mais de suggérer des pistes de réflexion. Plusieurs choses pourraient être changées sans que cela soit un grand chamboulement ni pour le groupe ni pour les fans. Ils nous tenaient à cœur d’écrire cet article en exposant nos solutions et opinions mais également réfléchir sur un problème de plus en plus recurrent  « comment pourraient cohabiter « les 2 clans de fans » qu’il est regrettable de voir s’affronter ?

1/ Les concerts et setlists

Actuellement, les concerts aux USA durent 1h30 environ dont 10 minutes où Matt n’est pas présent sur scène. Cette absence est combléé avec :  Isolated System, New Kind of Kick (en playback voix !!), Munich Jam, Drones. Tout ceci est accompagné seulement par les gros hits du groupe et deux morceaux sans guitare (Starlight et Uprising). Le 1er album est aussi d’une manière quasi générale absent  des setlists ces dernières années.

Quelles solutions  pourraient être mise en place ?

  • Le groupe possède une énorme discographie leur offrant la possibilité de changer les choses. Afin que Matt repose sa voix le groupe pourrait  jouer des titres comme Minimum, Liquid State, Nishe, Forced In, Man of Mystery ou The Gallery. Supposons que Matt ait des problèmes de dos, il pourrait rejouer des morceaux au piano oubliés depuis des années où il serait donc assis avec le dos maintenu.
  • Pour que Dom et Chris se reposent une solution existe. Avoir un vrai moment acoustique pendant le concert avec juste Matt qui pourrait être assis sur le drum Kit comme en 2011 en jouant par exemple Soldier’s poem et Unintended à la suite (ou pourquoi pas Map of Your Head, Shine Acoustic ou Piano Thing si on est fou). Biffy Clyro fait cela.

Toutes les solutions que nous proposons sont relativement simples. Si le groupe répétait ces morceaux, cela représenterait un bond qualitatif dans les setlists avec un plus grand équilibre entre les hits et des morceaux plus « obscurs ». Attention on ne critique pas les hits du groupe qui sont également de bons morceaux (un bon moshpit sur Knights of Cydonia, sauter sur TIRO ou Psycho on ne dit pas non), mais juste le trop peu de rotations et d’équilibre dans les setlists. Evidemment que le groupe a évolué depuis Showbiz et que les fans doivent évoluer avec le groupe mais qu’es-ce qui empêche dans une setlist de voir cohabiter Showbiz, Muscle Museum ou Sunburn avec Mercy, Madness ou Dig Down ?

2/ Entre fans comment se comprendre et comment contenter tout le monde ? 

D’une part, il faut comprendre que les personnes qui râlent estiment que Muse a le potentiel de faire mieux ou différent. Il en découle une certaine frustration de voir le groupe du Psycho Tour (2015), Absolution Tour(2004), ou encore de Montreux (2016) jouer des setlists aussi peu équilibrées.

L’évolution et les risques pris par le groupe témoignent de leur créativité et ouverture; il faut l’encourager et s’en réjouir. Mais le groupe reste avant tout un groupe de rock, par exemple Unsustainable en 2012 était très réussi car ils ont tenté le style dubstep mais avec une patte rock. Take a Bow comprend des nappes electro mais a également une patte Rock. Des morceaux plus symphoniques comme Exogenesis possèdent également une patte rock. Le rock reste le fil directeur. On va citer nos amis de I Want The Truth : « Ne pas oublier : beaucoup ne critiquent pas les changements de direction du groupe, mais la qualité de ce qui en sort. C’est différent. »

Dans tout cela, il y a une part de subjectivité, la musique nous touche tous de manières différentes selon les genres et les styles. Il faut être plus constructif dans ses critiques que « C’est de la merde » ou « Ouais bah si vous aimez pas cassez vous ! ». Ce n’est pas parce que certains fans n’aiment pas un morceau, ou sont déçus concernant le groupe qu’il faut qu’ils se barrent. S’ils expriment leur frustration c’est qu’ils savent de quoi le groupe est capable et qu’ils aiment d’autres facettes du groupe et qu’ils gardent espoir de voir ces facettes resurgir en concert : le groupe est capable de belles surprises : Dead Star au Stade de France, Setlist du 1er Mars à Bercy, etc. A l’inverse il n’est pas honteux d’aimer des morceaux comme Madness ou Dig Down.

► Pourquoi vouloir à tout prix séduire un public qui ne connait que vaguement les gros tubes du groupe et oublier la base de fans qui a permis qu’ils arrivent où ils en sont alors qu’ils peuvent faire les deux ? Avec toutes les solutions que nous évoquions plus tôt il y aurait moyen de contenter tout le monde. En jouant 15 minutes de plus avec des morceaux plus rares (Showbiz, Sing For Absolution, The Small Print, Assassin, Dead Star font partis des titres rares les plus plébiscités par les fans). De plus, un titre comme The Globalist ne fonctionne pas très bien en extérieur ou festival (très long, calme, du coup les gens parlent). Il dure 10 minutes et prend la place de 2 / 3 chansons qui permettraient d’équilibrer les setlists. Le groupe semble un peu conscient de cela puisque Matt envisage que la setlist de Reading soit by request.

En synthèse : l’équilibre comme clef.

Evidemment qu’il ne s’agit pas que le groupe joue que Showbiz ou Origin of Symmetry. Il y a d’évidentes belles réussites depuis et il y en a pour tout les goûts. Tout est une question d’équilibre en fait, et il est parfois regrettable de voir le groupe s’obstiner dans une voie plus qu’une autre en voulant séduire encore et toujours le marché américain et un public globalement moins concerné et intense qu’ailleurs (il suffit de comparer l’intensité des sing along ou des sauts sur Psycho). Un groupe comme Kasabian par exemple a récemment expliqué qu’ils n’avaient pas percés aux USA comme en Europe, et qu’ils vivaient avec et n’allaient pas se plier aux exigences du public américain ou essayer de viser plus grand là-bas. 

Voilà nous ne partons pas du principe que nous détenons la vérité sur quoique ce soit, mais invitons au débat sur ces questions. Pour nous tous, les anciens fans, les récents, les fans du Muse rock, les fans du muse pop il s’agit d’une passion et forcément une passion provoque parfois des réactions disproportionnées de chaque côté. Essayons de la vivre ensemble, c’est précisément ce que nous essayons de faire ici sur Muse France avec nos projets et le relais d’infos et vidéos. 
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